Une culture du collectif : racines & renouveau
Si l’on pense souvent à l’Italie comme une mosaïque de petits producteurs jaloux de leur secret, son histoire agricole – et viticole – est au contraire profondément marquée par le collectif. Ce n’est pas un hasard si la première coopérative viticole d’Europe a vu le jour en 1890 à Trento, dans le Trentin–Haut-Adige. Aujourd’hui encore, plus de la moitié de la production viticole italienne (environ 52%, selon l’IVSIE, 2023) passe par quelque 4800 coopératives (source : Federvini, 2023).
- Les consorzi di tutela : Ces organismes régulent et protègent quelque 334 AOP et IGP viticoles en Italie (données Ministero delle Politiche Agricole, 2023). Ils jouent un rôle clé face aux défis posés par les fraudes, la standardisation, et l’impact du réchauffement sur les cépages historiques.
- Les food communities : De Modène à Palerme, Slow Food fédère des centaines de « comunità del cibo », où producteurs, artisans, chefs, consommateurs s’unissent pour faire vivre des pratiques respectueuses du goût, de la terre et des traditions.
Dans bien des cas, l’innovation se nourrit des racines. Les coopératives investissent dans la recherche agronomique, le partage d’outils de vinification ou d’embouteillage, et facilitent la transition vers le bio – 24% du vignoble italien est certifié biologique ou en conversion, soit la première surface viticole bio d’Europe (source : FederBio, 2023).