Paysages, traditions, histoires humaines : la DOC(et la DOCG) racontée par le terroir
Ce qui fait la beauté de ces deux labels, ce n’est pas seulement la bureaucratie (osons le mot) : c’est la mise en avant d’une mosaïque de régions, de petits villages, de traditions culinaires et de climat. Derrière chaque DOC ou DOCG, il y a souvent une communauté de vignerons passionnés, prompts à inventer de nouvelles règles pour préserver l’identité locale.
- La DOCG Vernaccia di San Gimignano : unique vin blanc toscan à porter la mention DOCG, il doit sa réputation à la fraîcheur de ses sols et à une acidité naturelle rare en Toscane, là où la DOC Bianco di Pitigliano produit aussi d’excellentes bouteilles, moins connues hors d’Italie.
- La DOC Lugana entre Lombardie et Vénétie : exemple typique de l’ascension fulgurante d’une DOC qui, par la richesse de son terroir argileux autour du lac de Garde, tutoie déjà dans l’esprit des amateurs le niveau d’une DOCG.
- La DOCG Valdobbiadene Prosecco Superiore : crée en 2009 pour différencier les meilleurs proseccos de la production de masse, la zone DOCG impose des vendanges à la main et un rendement limité à 13,5 tonnes par hectaremaximum (source : Prosecco DOCG Consorzio). Signe distinctif : les parcelles de côtes escarpées, difficiles à mécaniser, donnent des vins de plus grande finesse.
- La DOCG Barbaresco : à peine 700 ha et moins de 2 000 000 bouteilles par an, produit dans quatre communes seulement. Certains producteurs comme Gaja, célèbres depuis les années 1960, ont fait énormément pour hisser le niveau technique jusqu’à mériter la promotion DOCG après des décennies d’effort collectif.
À table : la DOCG dans l’assiette ?
Le passage en DOCG implique souvent une attention particulière à l’accord mets-vins. Les DOCG rouges à longue garde (Amarone, Barolo, Brunello) sont associés à la truffe, aux viandes nobles ou aux grands plats de fêtes. Les DOCG blancs, plus rares, accompagnent avec précision la gastronomie locale : la Vernaccia di San Gimignano sublime une salade de poulpe; l’Asti Spumante, seul DOCG mousseux piémontais, exalte desserts et fruits frais.
Côté DOC, on trouve une palette immense, du Nero d’Avola sicilien au Soave veronais, pour tous les budgets et tous les styles de cuisine. Un DOC bien choisi, comme un Gavi frais ou un Montepulciano d’Abruzzo, reste une valeur sûre pour s’initier sans se ruiner… ou sans avoir peur de mal accorder son vin !