Des exemples marquants de passages DOC à DOCG
Certains noms résonnent comme des légendes : Amarone della Valpolicella, Barolo, Brunello di Montalcino, Franciacorta… Mais chacun de ces terroirs a suivi un chemin singulier.
Le Brunello di Montalcino : un cas d’école
Longtemps vin de niche et trésor de Toscane, le Brunello a obtenu sa DOC en 1966 et sa DOCG dès 1980. Ici, la montée en gamme ne s’est pas faite que sur la notoriété, mais aussi sur la reconnaissance d’un savoir-faire unique : cépage 100 % Sangiovese Grosso, élevage minimum de 4 ans (6 ans pour la riserva), rendements limités à 54 hl/ha, et un terroir argilo-calcaire de collines (“galestro”). Cette exigence paie : seulement 5 millions de bouteilles par an, mais des prix parmi les plus élevés d’Italie, et une cote internationale stable (source : Consorzio del Vino Brunello di Montalcino).
Le Prosecco : l’histoire d’une ascension fulgurante
Si l’on pense à l’image conviviale et pétillante du Prosecco, difficile d’imaginer qu’il n’accède à la DOCG qu’en 2009 pour les zones historiques de Valdobbiadene et Asolo, distinguées de la “simple” DOC Prosecco, plus vaste. Cette séparation marque la volonté de valoriser le terroir originel, face à la standardisation liée au succès explosif (plus de 600 millions de bouteilles de Prosecco vendues en 2023, toutes catégories confondues – source : Istat).
L’Amarone della Valpolicella : un processus exigeant
L’Amarone della Valpolicella, passé DOCG en 2010 (la DOC existait depuis 1968), est le fruit d’un processus long, car ce vin – issu de raisins passerillés (séchés sur claies pendant 100 à 120 jours) – exige une régularité de qualité difficile à atteindre. Les contrôles sur la maturation, les rendements, et l’élevage (minimum 2 ans en barrique pour l’Amarone, 4 ans pour la Riserva) sont désormais drastiques, avec une production annuelle d’environ 14 millions de bouteilles (source : Consorzio per la Tutela dei Vini Valpolicella).